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Droit et religions. Droit canonique, (61/2, 2011)  

RÉSUMÉS

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Francesco Amarelli, Christianisme et institutions juridiques romaines : influences réciproques, attractions, appropriations, RDC 61/2, 2011, p. 7-19.

À l’encontre d’une tendance linéaire, unidirectionnelle, traduisant l’influence de la pensée chrétienne sur l’expérience juridique antique, l’étude tend à renforcer la thèse d’une réciprocité d’influences qui a caractérisé les relations entre le christianisme et les institutions juridiques romaines. Le christianisme et l’Empire se sont réciproquement influencés : le premier en transformant progressivement l’État romain et son droit, le second en marquant profondément l’évolution de la pensée chrétienne, en particulier sur le plan du droit.

 


Gabrielle Atlan, Le droit hébraïque : entre transcendance et démocratie, RDC 61/2, 2011, p. 21-42.

Selon la tradition juive, Loi écrite et Loi orale furent révélées en même temps à Moïse. Les dissocier en ne reconnaissant aucune transcendance à la Loi orale - mise par écrit par les Rabbins - revient à nier l’ensemble de la Révélation sinaïtique. Pourtant, la contribution humaine à l’élaboration du droit hébraïque se justifie par la coexistence de deux principes apparemment contradictoires et cependant fondamentaux selon lesquels « La Torah vient du Ciel » mais « Elle n’est pas dans le Ciel ».

 


Bernard Paperon,Justice et corruption en droit talmudique, RDC 61/2, 2011, p. 43-66.

Le droit hébraïque prend sa source dans le Talmud, qui lui-même prend pour base de réflexion la Bible. L’article commence par traduire le passage du traité talmudique qui traite de la corruption, à la fois sous forme de principes juridiques et d’anecdotes didactiques. Ce droit distingue les formes de pot de vin « brutales » (dons d’argent, présents) des attitudes plus subtiles, qui consisteraient à rendre un menu service. Il distingue aussi ce qui est légalement interdit de ce qui est moralement déconseillé.

 

 

Mohammad Nokkari, L’apport de la pensée religieuse musulmane à l’élaboration du droit musulman, RDC 61/2, 2011, p. 67-87.

Cet article vise à mettre l’accent sur le rapport entre la religion musulmane et le droit musulman. Dans son acception orientale et sémitique, la religion englobe le domaine du droit et le droit couvre le domaine de la religion. L’auteur évoque les sources juridiques du droit musulman, qui s’appuient essentiellement sur les deux principales sources sacrées : le Coran et la Tradition du Prophète. Les autres sources rationnelles du droit musulman devraient en être déduites, ou au moins, elles ne devraient pas être en contradiction avec elles.

 


Anne Bamberg,Autour de l’idonéité. Propos sur celles et ceux que l’on recrute hâtivement et que l’on renvoie tout aussi vite, RDC 61/2, 2011, p. 89-111.

L’examen des canons du Code de droit canonique renvoyant à la notion d’idonéité permet de voir que le législateur laisse une place au droit particulier et à l’interprétation au cas par cas selon les besoins spécifiques. Faisant appel au sens des responsabilités des diverses personnes concernées par les charges à confier, le but est d’y pourvoir de la manière la plus juste et adéquate possible, en sorte d’éviter les abus et l’arbitraire de situations de rupture.

 


Justin-Sylvestre Kette, Changer les mentalités en matière d’admission des personnes handicapées physiques au sacrement de l’ordre, RDC 61/2, 2011, p. 113-138.

Certaines personnes handicapées physiques rencontrent parfois des difficultés liées à leur handicap pour être admis au séminaire et aux ordres sacrés. Ceux qui les en empêchent évoquent diverses raisons. Or, au regard des dispositions canoniques actuelles, le handicap physique n’est pas listé parmi les empêchements aux ordres sacrés. Nul n’a le droit d’introduire de nouvelles irrégularités en la matière.

 


Rémy Lebrun,Les fidèles associés à un institut religieux ou à une société de vie apostolique : une réalité en marge du c. 725, RDC 61/2, 2011, p. 139-152.

Le Code de droit canonique n’envisage la possibilité de s’associer, en plus des membres incorporés, d’autres fidèles que pour les seuls instituts séculiers. Cette situation trouve son explication dans l’origine et la source du c. 725. Pourtant, de nombreux instituts religieux et sociétés de vie apostolique ont instauré des relations privilégiées avec des fidèles, aujourd’hui souvent appelés « laïcs associés ». Les figures les plus accomplies de cette réalité parfois ancienne se rencontrent dans les instituts monastiques où elles semblent préfigurer des formes de vie apparues dans le dernier quart du 20e siècle.

 


Léonard A. Katchekpele,L’Afrique à la Rote :Approche statistique des sentences de 1983 à 2000, RDC 61/2, 2011, p. 153-176.

La problématique du droit canonique au sein des Églises d’Afrique demeure une question d’une grande actualité. L’étude se propose de l’aborder par le biais des causes en nullité de mariage, notamment celles parvenues d’Afrique à la Rote romaine depuis la promulgation du Code de 1983. Le questionnement se développe selon deux perspectives : d’une part la place du droit universel dans les Églises d’Afrique et, d’autre part la place de celles-ci dans l’Église Universelle.

 


Francesco Amarelli, Christianity and Roman juridical institutions : reciprocal influences, attractions, appropriations, RDC 61/2, 2011, p.7-19.

This study strengthens the idea of reciprocal influences between Christianity and Romans juridical institutions, against a linear, one directional, tendency that reflects the influx of Christian thinking over the ancient juridical experience. Christianity and the Empire benefited from mutual influences : the former as it gradually transformed the Roman state and its law, and the latter as it left a deep mark within Christian thinking, notably on the level of law.

 

Gabrielle Atlan, The Jewish juridical system : between transcendence and democracy, RDC 61/2, 2011, p. 21-42.

According to the Jewish tradition, both the written Law and the oral Law were revealed at the same time to Moses. If they are dissociated, as when we don’t acknowledge any transcendent character to the oral Law (recorded in writing by the Rabbis), amounts to negating the whole of the Sinaitical revelation. However, the human contribution to the development of the Jewish juridical system is justified through the coexistence of two seemingly contradictory, while fundamental, principles according to which The Torah comes from Heaven although It is not in Heaven.

 


Bernard Paperon, Justice and corruption in the Talmudic juridical system, RDC 61/2, 2011, p. 43-66.

The Jewish juridical system takes its source in the Talmud, which itself takes the Bible as its starting point of reflection. The author gives first a translation of the Talmudic treaty dealing with corruption, both in the form of juridical principles and didactical anecdotes. The law makes a distinction between “brutish” bribes (money, gifts) and more subtle gestures, such as offering some kind of help. It also distinguishes between what is legally forbidden and what is morally unadvisable.

 

Mohammad Nokkari, The contribution of Muslim religious thinking in the development of Islamic law, RDC 61/2, 2011, p. 67-87.

This study hopes to underline the relationship between Muslim religious thought and Muslim law. In its oriental and semitic meaning, religion encompasses law and the latter encompasses the realm of religion. The author covers the juridical sources of Muslim law. These sources are rooted for the most on the Holy Scriptures : the Qur’an and the Prophet’s Tradition. The other rational sources of Muslim law ought to be deduced from the Holy Scriptures, or at the very least, they never ought to contradict the said Holy Scriptures.

 


Anne Bamberg, About idoneity. Reflections on those we recruit hastily and dismiss even faster, RDC 61/2, 2011, p. 89-111.

The study of canons of the Code of canon law referring to the notion of idoneity shows that the legislator allows some room for particular law and to case analysis according to specific needs. Calling upon the accountability of the various persons involved in the process of putting people in charge, it is a matter of doing so in the most adequate and fairest fashion, in order to avoid abuse of process and the arbitrariness relating to situations of rupture.

 


Justin-Sylvestre Kette, Changing the mentality regarding the admission of physically challenged candidates to sacred orders, RDC 61/2, 2011, p. 113-138.

Some physically challenged candidates to the seminary and to the sacred orders have to face some difficulties related to their disabilities. Those in favour of blocking their candidacy mention various issues, despite the fact physical disabilities are no longer part of the irregularities impeding the reception of holy orders. No one is entitled to create new irregularities in this matter.

 


Rémy Lebrun, The associated faithful to a religious institute or a society of apostolic life: a reality which lays outside canon 725, RDC 61/2, 2011, p. 139-152.

The Code of canon law only makes provision for the sole secular institutes to associate faithful other than the members who are incorporated. This situation originates in the history of canon 725. However, many religious institutes and societies of apostolic life have built up over time special relationships with faithful known as “associated laypeople”. Their outstanding prefigurations are to be found among monastic orders within which these new ways of life, developed at the end of the twentieth century, seem to have drawn their inspiration.

 


Léonard A. Katchekpele, Africa at the Rota : a statistical approach of the judgments from 1983 to 2000, RDC 61/2, 2011, p. 153-176.

Canon law within the context of African churches remains a pressing issue, which the author studies here through the cases of marriage annulment, notably those that came out of Africa to the Roman Rota since the promulgation of the 1983 Codex. Two different perspectives are followed here: that of the place of universal law within the African churches, and that of the place of those churches within the universal Churches.

 

 

rdc@unistra.fr

 

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