Jean GAUDEMET, Droit de l'Eglise
et société civile (18e-20e siècles),
Strasbourg, RDC hors-série, 1998, 336 p., 40 euros. ISBN : 2-9512734-0-1.
Jean Gaudemet, professeur honoraire à l'Université
de Paris II (Panthéon-Assas), fut aussi, pendant plusieurs
décennies, professeur à l'Institut de droit canonique
de Strasbourg. Sa très large compétence fait autorité
dans les domaines du droit romain, de l'histoire du droit, de
l'histoire des institutions, de l'histoire du droit canonique
et du droit canonique actuel.
La Revue de droit canonique, à laquelle il collabore depuis
l'origine (il est le signataire du premier article du n°
1 de la revue, publié en 1951), s'honore de pouvoir présenter
ici, dans un numéro hors série, un recueil de quelques-uns
de ses travaux consacrés aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles.
Ces travaux traitent du mariage et de la famille, des relations
Église-société et du Code de droit canonique
de 1983.
Jean Gaudemet nous pardonnera d'attirer spécialement l'attention
sur l'article consacré au " Conseiller pour les affaires
religieuses auprès du ministre des relations extérieures
" : sous couvert de présenter cette " instance
de liaison ", il nous parle, avec discrétion, de
sa propre expérience. Consulté sur d'innombrables
questions touchant tous les cultes, sollicité pour résoudre
de nombreux cas personnels parfois difficiles, il montre combien
sont utiles, pour qui doit décider en ces questions, la
sagesse de l'historien et la compétence du juriste et
du canoniste.
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Jean WERCKMEISTER, Petit Dictionnaire
de droit canonique, Paris, Cerf, 1993, 240 p., 20 euros. ISBN : 2-204-04663-9.
Les 600 mots-clés du droit canonique !
"De l'histoire de l'art à la mythologie, des grandes
inventions aux synonymes, le Dictionnaire est à l'honneur.
Il répond à l'exigence de nos contemporains d'être
éclairés sur tout, alors que le temps manque pour
s'instruire. La curiosité est sans bornes et son champ
s'élargit sans cesse. Pourquoi ne pas la satisfaire, lorsqu'elle
découvre le monde mal connu des institutions de l'Église
chrétienne ?
Un Dictionnaire de "droit canonique" ? Le droit
est toujours affaire de spécialiste et souvent il rebute.
Un "Petit Dictionnaire" est ici bienvenu. Le dernier
demi-siècle de la vie de l'Eglise, les orientations de
Vatican II, la publication du Code de 1983, si profondément
différent de celui de 1917, les répercussions sur
la société ecclésiastique du mouvement des
idées, des bouleversement politiques, économiques,
sociaux des dernières décennies, ont fait vieillir
trop vite ce qui, en France ou ailleurs, avait été
entrepris dans les années 30.
Il fallut donc faire la liste des mots (des notions) retenus.
Beaucoup sont d'une technicité redoutable. Des mots d'usage
courant (office, magistère, et bien d'autres) ont, en
droit canonique, un sens particulier. Une attention spéciale
devait être accordée à ces "faux amis".
D'autres ont une longue histoire et conservent la gangue latine
qui fut leur première forme. Il était nécessaire
de les traduire, ce qui impliquait de choisir et d'interpréter.
Ce Dictionnaire est une réussite. Il facilitera la tâche
des techniciens du droit canonique. Il guidera utilement les
juristes des droits séculiers, ou des autres droits religieux,
désireux de sortir de leur domaine d'élection pour
retrouver le grand air du droit comparé. Il servira tous
ceux, innombrables, qui sont curieux de savoir et de comprendre.
Il a sa place parmi les "usuels" des bibliothèques
de sciences humaines. Mais beaucoup de ceux qui désirent
"savoir" auront profit à l'accueillir sur les
rayons de leur bibliothèque".
(Extraits de la Préface de Jean Gaudemet).
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YVES DE CHARTRES, Prologue,
introduit, traduit et commenté par Jean Werckmeister,
Paris, Cerf, 1997, 160 p., (collection "Sources canoniques",
1), 17 euros. ISBN : 2-204-05542-5.
Le Prologue d'Yves de Chartres présente, pour la première
fois au Moyen Âge, un traité de "l'esprit des
lois". Pour Yves, le droit doit être appliqué
avec souplesse et modération. Rares sont les lois de l'Église
intouchables, " immobiles " : presque toutes sont "
mobiles ", adaptables aux circonstances. La loi suprême
est la loi de la charité : aime, et fais ce que tu veux.
Les problèmes abordés sont d'une brûlante
actualité en cette fin du XIe siècle : comment
se réconcilier avec Constantinople, dont on vient d'excommunier
le patriarche ? Faut-il exclure ou réintégrer les
clercs qui vivent en concubinage ? Peut-on admettre leurs enfants
à l'ordination ? Peut-on déplacer les évêques,
même contre leur gré ? Comment surmonter les schismes
qui se multiplient ? Quelles relations établir entre les
puissances spirituelles et temporelles ?
Les positions qu'Yves de Chartres exprime dans son Prologue
éclairent l'histoire de la Réforme grégorienne.
Elles restent aussi d'actualité : son très beau
plaidoyer pour une application souple et miséricordieuse
du droit mérite d'être entendu dans les Églises
chrétiennes d'aujourd'hui.
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